Jakmousse+-
Montreuil
27 avril 2024
Commissariat C.de Bayser, V.Labaume et K.Scherrer
A la suite du confinement, « la distanciation sociale » a été déclarée. Le mot d’ordre intimé à tout un chacun a soudain justifié la défiance vis-à-vis de l’autre; Elle s’est traduite sans complexe, s’exhibant via les masques, les signalétiques, les interdits, notamment ceux de se toucher, ceux d’être proches physiquement, de partager le même espace. Chacun défendant son pré carré.
Pour des raisons de survie et d’arrêt de la pandémie, le refus du partage et de l’hospitalité est devenue la norme. Les règles de méfiance ou de défiance ont étiré les élastiques sociétaux, qui se trouvent à l’heure actuelle encore distendus. Comment ne pas voir dans cette lutte contre le COVID l’ expression désinhibée d’une pandémie bien plus étendue qui gagne du terrain ?
L’artiste Virginie Levavasseur s’interroge sur les rapports distendus, palpables dans la société, généralisés dans tous les domaines, la peur et le repli sur soi guidant par trop nos conduites. Elle aborde la création plastique comme une revendication du peut-être, de l’incertain, et de l’accueil de la différence, prenant ainsi le contre-pied de ces systèmes de contrôle et de méfiance. Parce qu’elle a eu l’opportunité de travailler avec un designer à la sortie de son école en 2020, (sous le nom de [VO]), Virginie Levavasseur s’est penchée sur l’objet de l’assise. Le temps de la distanciation sociale a organisé notre monde, rendant caduque l’utilisation potentielle de sièges trop proches, dans des salles d’attente ou des zones publiques.
Dans un geste résolument ironique, Virginie Levavasseur propose des tableaux-volumes qui décomposent une assise en kit à monter. L’incongruité dans l’utilisation des matières et la fragilité apparente des matériaux utilisés (verre soufflé et céramique par exemple) auront vite fait de rendre impossible toute tentative d’assise, révélant l’interdit.