Chrysalide et sièges empêchés

Chapelle Saint-Pierre de Tollevast

Juillet 2021

 

[VO]-[Virginie Levavasseur et Olivier Noël]

Il est question d’un espace dans l’espace, créé avec du bois de charpente et du voilage, prenant l’intégralité de la nef (de 8 mètres sur 4) et s’érigeant sur 5 mètres de haut. Chrysalide cherche à rompre la symétrie inhérente à l’architecture cultuelle. A l’entrée, à la manière d’un chaos, l’enchevêtrement de bois fait obstruction à la vue globale de la petite chapelle. Le matériau de construction, utilisé pour être visible, évoque un chantier en cours. Invité à se glisser à l’intérieur de l’installation, le visiteur se retrouve dans un cocon duveteux. Sa déambulation lui fait découvrir progressivement la lumière émanant de chacun des vitraux. A l’intérieur de cette installation, les repères de la chapelle sont perdus. Les vitraux se contemplent les uns après les autres, depuis leurs couloirs de lumière, selon des angles de vue différents, dans un déplacement lent et individuel au coeur de ce nouvel espace d’introspection.
La chapelle n’est plus un lieu de rassemblement ; les bancs, symbole de communion et de prières collectives, sont soustraits au lieu. Assises empêchées, perchées et mis à distance de leur usage, les bancs ont acquis fièrement, dans un geste architectural ironique, le statut de contrefort de la bâtisse.